Hei meng Ried am Conseil de l’Europe iwwert de Gebrauch vun Militär-Dronen.
Stroossbuerg, den 24.4.2015
Tout d’abord je voudrais féliciter notre collègue rapporteur M. Diaz Tejera pour son rapport détaillé et précis. Dans ce rapport, le rapporteur se penche plus particulièrement sur les aspects, problèmes et questions juridiques de l’utilisation de drones armées. Dans ce sens, le rapport est complet, soulève les bonnes questions et trace la voie pour la résolution que nous allons adopter.
Je ne vais pas m’attarder à répéter tout ce qui est justement repris dans ce rapport, lequel je recommande de soutenir d’ailleurs, mais je voudrais partager avec vous quelques raisonnements qui touchent les aspects non-juridiques mais d’une importance pas moindre concernant l’utilisation des drones armées.
On nous vend les drones tueuses comme des outils militaires indispensables, à haute précision, permettant ces fameuses « frappes chirurgicales » sensées ne toucher que les cibles visées et sans dommages collatéraux. On nous laisse croire en une guerre ou un conflit propre.
Or tel n’est pas le cas ! Régulièrement, nous sommes confrontés à des chiffres qui contredisent cette théorie. Récemment encore dans le Guardian, nous avons pu lire que des associations actives dans le domaine des droits de l’homme, ont recensé au Yemen et au Pakistan seuls pas moins de 1.147 personnes tuées par des drones alors que le total des cibles effectivement visées n’était que de 41 personnes.
Aussi faut-il avoir peur de l’utilisation de plus en plus fréquente de ces drones pour des assassinats à distance. On estime à plus de 500 les frappes ayant causé la mort de 3.674 personnes et opérées en-dehors de l’Irak et de l’Afghanistan. Combien de ces morts sont des dommages collatéraux ? Combien étaient-ils ces innocents à se trouver au mauvais moment au mauvais endroit ?
Les chiffres confirment la crainte exprimée par M. Diaz Tejera d’un abaissement du seuil d’utilisation.
Un autre aspect est tout aussi inquiétant : Imaginez-vous que votre village, votre maison, votre école ou votre bistrot préféré soit constamment survolé par des engins armés pilotés à distance. Des engins, tels des vautours qui rôdent constamment au-dessus de votre tête, sachant que ces drones n’ont qu’un seul but : tuer.
Les conséquences psychologiques pour la population civile et surtout pour les enfants, sont dramatiques.
En ce moment, les drones sont pilotés à distance, par des militaires, qui comme dans des jeux vidéo assistent aux carnages sur des écrans, manette à la main. C’est effrayant. Mais quelle sera l’étape suivante ? Des drones armés autonomes, détectant leurs ‘cibles’ grâce à des capteurs infrarouges? Nous savons que la technologie le permet déjà aujourd’hui.
Tout cela ne doit pas nous laisser indifférents.
Le rapport que nous discutons traite du contrôle, de la supervision, de la responsabilité lors de ces frappes. Je soutiendrai la résolution, tout en sachant qu’il s’agit d’un geste insuffisant au vu de la gravité du sujet. J’espère néanmoins que cette résolution encouragera tous ceux qui s’engagent à différent niveaux en vue d’accords internationaux interdisant l’utilisation généralisée et arbitraire de drones armés.