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Intervention à l’occasion d’un débat d’urgence à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

CdE_YCDébat d’urgence sur les évènements tragiques à Paris
Les récents évènements tragiques à Paris nous ont tous bouleversés. Cette attaque lâche à nos valeurs et la cruauté des actes perpétrés nous indignent à juste titre. Nous partageons avec nos amis français leur chagrin et compatissons avec les familles et l’entourage des victimes.

Je voudrais féliciter le rapporteur d’avoir trouvé, dans son rapport, le juste équilibre sur la dimension religieuse de ces attentats.

Oui, les meurtriers de Paris avaient revendiqué agir au nom de leur dieu, de leurs croyances. Or, le terrorisme n’est pas le propre d’une religion. N’oublions pas que d’autres attaques contre nos valeurs, notre façon de vivre ont eu lieu en Europe récemment, notamment à Utoya.

Tous ces actes atroces nous appellent à agir et il est bien normal que nous en débattions aujourd’hui ici, dans cette enceinte. L’élan de solidarité témoigné partout dans le monde ces dernières semaines est une bonne 1ère réaction. Ce faisant, les citoyens en France et ailleurs se sont levés pour défendre la liberté et la démocratie.

Bien sûr, cela ne suffira pas. La politique devra également réagir dans un deuxième temps. Il est évident qu’un premier souci soit la sécurité des citoyens et il est donc normal qu’on s’interroge sur l’efficacité des dispositifs mis en place pour combattre le terrorisme. Ces soucis ne devraient cependant pas nous amener à abandonner nos libertés individuelles et nos droits fondamentaux.
Le durcissement des lois contre le terrorisme, les contrôles frontaliers, les transferts de données des passagers, et autres semblent certainement utiles à première vue, cependant toutes ces mesures ne combattent que les symptômes mais ne guérissent pas la maladie.

Non, nous n’avons pas à nous excuser pour nos valeurs, l’égalité, la tolérance, le respect mutuel. Au contraire, nous devons défendre notre façon de vivre!
N’oublions pas pour autant que nous vivons dans un monde où les inégalités se creusent entre le « nord » et le « sud », dans nos propres pays, où les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres deviennent toujours plus nombreux. Ces sociétés inégales laissent du terrain aux agitateurs, aux terroristes aux extrémistes de tous bords. Voilà la raison pour laquelle nous devons intensifier nos efforts dans la lutte contre la pauvreté, renforcer notre Etat social, combattre l’exclusion, la discrimination, la stigmatisation et redonner de l’espoir à des millions de jeunes en Europe et ailleurs, l’espoir que leur situation s’améliore, qu’ils retrouvent une place dans nos sociétés.

Je reste convaincu qu’il s’agit là du vrai grand défi du 21e siècle et je me réjouis que la présente résolution va dans ce sens.

Strasbourg, le 28.1.2015

 

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